Le lac Inle a beau être un lac il n’est pas peuplé que de poissons. Loin de là. Les hommes ont en effet conquis ses eaux pour s’y installer, à l’instar des Uros sur le Titicaca ou des khmers sur le Tonlé Sap. Le lac regorge ainsi de villages traversés par des canaux comme ils le seraient par des rues sur la terre ferme. Certains sont tout
Qui dit village dit aussi jardins : les habitants du lac Inle possèdent eux aussi leur potager. Les plans de tomate s’alignent sur des îlots flottants fixés au lit du lac par des bambous fichés dans le sol. Entre les piquets et les tuteurs on se croirait arrivés dans une plantation d’allumettes.
Aussi vrai que le lac n’est pas peuplé que de poissons, les habitants des villages ne sont pas tous pêcheurs ou jardiniers. Ils sont aussi faiseurs de miracle, les métiers d’art fleurissant sur les eaux comme le lotus.
Et surtout il y a les tisserands. Merveilleux artistes. Je suis toujours autant saisie de stupeur et fascinée devant leur travail. Et je me demande comment tant de petites découvertes, tant de savoirs patiemment élaborés, se sont enchaînés millénaires après millénaires, siècles après siècle, lentement perfectionnés, affinés, pour donner ce résultat! Recherche de la meilleure fibre, développement d’outils complexes. Ici toutes les étapes sont visibles, de la fibre arrachée à la tige du lotus, à l’enroulement de la bobine, puis de la navette, puis des rouleaux de fils organisés minutieusement et qui viendront se fixer au métier. On rend au tissu toute sa valeur, tout son prix, quand on se trouve face au processus qui l’a fait naître et qui lentement le façonne. Regarder ces magiciens à l’œuvre a quelque chose d’hypnotisant. Les tisseuses me semblent des musiciennes, des organistes jouant autant de leurs pieds que de leurs mains dans un bruit de sabots produit par le claquement des navettes. La musique du tissu! Au bout de la chaîne les couturières et leurs antiques singer. Si les machines n’étaient pas si lourdes j’en mettrais bien une dans le sac à dos.
Villages de pêcheurs, de jardiniers, d’artistes… C’est sûr le lac Inle contient bien plus que des poissons.
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superbe !
C'est vraiment un autre monde. Eve décrit votre périple avec toujours beaucoup de précision et de poésie. Fred continue à faire de magnifiques photos. Ce voyage est à la fois très dépaysant, fascinant.
Bisous affectueux
que de belles images, l'oeil du photographe et très affuté de même que la plume de l'écrivaine : un savant mélange de mots qui invitent à l'émotion des sourires, de l'émerveillement, plein de découvertes
bin dis donc ce lac et ces villages c'est quelque chose! magnifique!!! vous avez achetez le ptit bol en argent? non parce qu'il est trop beau!. ça c'est vraiment l'amour du travail artisanal. jusqu'au nettoyage de l'argent ds du jus de fruits...
ça laisse rêveur...
aller je vous laisse car je déménage bientôt et les cartons m'attendent.
plein de bisous vs 2!!!!!
C'est avec émerveillement que je lis votre blog et admire vos photographies.Nous préparons notre voyage pour la Birmanie et nous aurions voulu savoir de quel appareil photo vous disposiez ...
Je retourne poursuivre la lecture de votre récit .
Cordialement
C.Castiglione
Bonjour Christine, j'utilise un Canon 5D Mark II avec 2 ou 3 optiques habituellement. Très bon voyage en tout cas, mais ça c'est la partie facile :)