Aux premières heures du matin, enveloppés dans le sarong réglementaire, nous sommes au pied du Borobudur, deux millions de blocs de pierre vieux de 1200 ans. Le plus grand temple bouddhique du monde. Vision saisissante que cette énorme structure de roches volcaniques enveloppée d’un écrin végétal.
La couleur sombre des pierre tranche sur la palette des verts. Forêt de pics entouré d’une forêt de palmes.
Nous gagnons immédiatement le sommet, passant en un instant du monde terrestre au nirvana. Nous prendrons le temps de suivre le chemin de l’illumination plus tard. Pour l’heure nous voulons nous imprégner du lieu, assis en silence à côté des stupas devant le spectacle de la nature qui s’ébroue et s’éveille, chauffée par les premiers rayons.
Au chant du coq succède l’appel des muezzins. C’est le signal qu’attendait la brume ; la voilà qui s’élève, s’évapore, se condense. Respiration lente de la forêt. Son envol laisse apercevoir des collines. La-bas c’est le Mérapi qui devrait apparaître … ou pas !
Les nuages moutonnants ne sont pas pressés d’aller voir ailleurs. Ils contribuent à nimber d’un je-ne-sais-quoi de mystique ce temple étrange qui a su résister aux éruptions, au temps, à la colonisation végétale et aux bombes, enroulé autour de sa colline.
Nous nous décidons à redescendre pour entreprendre une montée dans les règles, dans le sens des aiguilles d’une montre comme il se doit. Et avec des explications pour mieux admirer encore la délicatesse et la finesse des bas-reliefs de cette bibliothèque à ciel ouvert.
Nous suivons de panneau en panneau notre chemin de Poucet pèlerin. Les pèlerins authentiques, en un nombre défini de tours à chaque niveau, font plus de 5 kilomètres avant d’atteindre le sommet. Nous ne sommes pas si sages. Et nous retrouvons les stupas des derniers étages.
A ses disciples lui demandant comment conserver ses reliques le Bouddha répondit en posant sa robe, puis son bol d’aumône, et enfin son bâton planté sur le tout. La forme de la stupa était née de ces trois éléments combinés, forme de cloches à nos yeux conditionnés. Celles-ci possèdent chacune un Bouddha paisible et méditant.
Après ce qui fut alors un véritable bain de jouvence karmique, attendus de pied ferme par des dizaines de vendeurs qui espèrent bien en récolter quelques fruits, nous cherchons la sortie. Je suis longuement suivie par un vendeur de cartes sur lesquelles j’ai eu le malheur de poser les yeux. La chaleur monte, la sortie approche, les prix dégringolent. Allez ! Un peu de bon karma en plus ça ne peut pas faire de mal…
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effectivement, cet ensemble de temples est saisissant.
j'espère que vous n'avez pas pris "la grosse tête" avec tous ces flashs !
bisous
Effectivement la sensation est assez étrange et chaque déplacement périlleux. Heureusement qu’on était pas pressé :)
Whaou, c'est vraiment beau, l'instant sur place doit être magique... Je n'ai pas encore mis les pieds en Asie, et ces photos m'encouragent davantage à sauter le pas! :)
Peu de chance d'être déçue à mon avis. Fonce ;) !
Superbe endroit que ce temple de Borobudur ! J'y étais en mai 2013 et j'en garde un très bon souvenir.
Moi c'est plutôt au temple de Prambanan que je me suis fais "mitrailler" par les écoliers :)
Borobudur & Prambanan en saison des pluies même combat : peu de touriste + nombreux groupe d'écolier = beaucoup de photos :)
Ça rappelle beaucoup les temples d'Angkor, alors que c'est quand même nettement plus au sud et séparé par la Thaïlande. Je serais curieux de savoir la situation "politique" dans cette région du monde à l'époque ou ces temples ont été construits.
Oui Chris, grande influence indienne dans les deux cas. Par contre Borobodur date du 8ème siècle alors que l’apogée d’Angkor était plutôt vers le 13ème il me semble. Période ou l’islam commençait à vraiment se répandre en Indonésie. Quoiqu’il en soit, en géopolitique on ne s’ennuyait pas à l’époque ;)
Joli reportage sur ce temple. J'aime beaucoup ce que tu écris et tes photos, je partage ;)
Merci ! Il faut dire qu'on est bien aidé quand on est sur des lieux pareils ;)
Ca me rappelle les écoliers qui voulaient tous me prendre en photo, sympa mais au bout du vingtième ça devient fatiguant !
Eheh oui on doit aussi figurer sur plusieurs centaines de photos ! C'est du bon karma parait il ;)